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Il écrit un livre sur l'histoire de l'enseignement du tennis en France



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Né à Paris en 1971, passionné de sport en général et de tennis en particulier, Nicolas Stanajic débute le tennis en club à l'âge de 11 ans (en juin 1982) au Tennis Club de St Germain Les Corbeil dans l'Essonne. Il y fait toute sa formation à la fois de joueur (4/6) et d'enseignant (Initiateur 1 en 1990 puis Initiateur 2 en 1992, BE1 en 2001, BE2 en 2006).


Directeur sportif de clubs et également formateur DE pour l'organisme Trans-Faire Île de France (en charge de la plateforme de Paris de 2008 à 2011), il s'expatrie a Hong Kong où il est aujourd'hui enseignant dans un Country Club centenaire. Comment a germé ton projet de livre sur l'enseignement du tennis ? Diplômé de l'université Paris IV Sorbonne en Histoire (1993) et admissible au CAPES Histoire (1994), j'ai entrepris en effet depuis Juin 2019 la rédaction d'un ouvrage sur l'histoire de l'enseignement du tennis en France de 1924 à 2024 (origines, histoire, évolution et perspectives). Après de multiples lectures et de nombreuses discussions, je me suis aperçu que personne n'avait approfondi ce sujet pourtant extrêmement intéressant (enfin si Chris Davies très récemment apparemment !).

L'histoire montre en effet que tout est un éternel recommencement et il me semble qu'il est fondamental pour un enseignant ou un futur enseignant de bien connaître son sport, l'histoire de son sport mais également l'évolution de l'approche pédagogique du sport que l'on enseigne !

Aussi je souhaite retracer toute cette histoire et toujours en essayant de me remettre dans le contexte de l'époque afin de pouvoir comprendre les décisions prises. Pour la méthodologie, je suis parti de mes lectures nombreuses, de ma collection personnelle d'archives mais aussi de l'élaboration d'un fichier de personnes ressources que j'ai contacté une à une en établissant un questionnaire sur mesure en fonction de leur profil et de leur expérience.

A ce jour, j'ai contacté plus de 100 interlocuteurs potentiels avec un retour positif de plus de 50% ce qui est plus que satisfaisant.

Bien entendu toutes les personnes qui m'ont aidé dans ce projet seront nommées individuellement car sans leur retour, il m'aurait été difficile d'avoir de la crédibilité mais aussi de la pertinence dans les propos et les analyses.

Deux personnes m'ont aidé tout particulièrement : Didier Masson (auteur de nombreux ouvrages pédagogiques et notamment "le rôle du bras libre" en 1984 mais aussi plus récemment, Un tennis fin dans un corps sain) et Paul Jalabert (détenteur de nombreuses images d'archives et de videos d'époque)


Si on te dit "valorisation de l'enseignant tennis", qu'est-ce que ça évoque pour toi ?

Dès 1946, la FFLT (Fédération Française de Lawn-Tennis) est confrontée à un double problème : elle manque de professeurs pour développer le tennis auprès des plus jeunes (détection) et souhaite que les meilleurs éléments des clubs restent amateurs (seuls les amateurs peuvent participer aux tournois du Grand Chelem et être sélectionnable en Coupe Davis, les compétitions les plus prestigieuses). À cette époque, les professeurs de tennis ont le statut de professionnel car ils tirent leur revenu de leur activité d'enseignant (ils sont d'ailleurs regroupés dans une association créée par l'un deux en 1929, un certain Martin Plaa, sous le nom de AFPT - Association Française des Professeurs de Tennis). L'AFPT joue d'ailleurs le rôle de groupe de pression auprès de la FFLT, puisqu'elle négocie chaque année les tarifs des enseignants ainsi que les conditions d'exercice. Tout ceci est consigné dans la revue officielle de la FFLT, ancêtre de la revue Tennis Info.

Mais les intérêts divergent :

  1. Les professeurs ne s'intéressent qu'à la leçon individuelle (peu d'intérêts pour les jeunes) ;

  2. La FFLT veut développer la pratique et faute de terrains disponibles à l'époque (3,900 courts de tennis en France en 1966 quand l'Australie en compte plus de 46,000 en 1962), cela passe par le développement des leçons de groupes auprès des jeunes.

La FFLT va donc créer le statut d'Éducateur Scolaire (par le terme "scolaire" on entend en direction des jeunes) afin que les meilleurs joueurs des clubs puissent former les jeunes (ces éducateurs ne peuvent être rémunérés).

Ce statut sera officialisé, plus de 20 ans plus tard, à la fin de l'année 1967 (1er et 2eme degré, initiation collective en direction des jeunes de 12 ans et plus et des étudiants).

À partir de 1975, l'Éducateur Scolaire devient Éducateur Fédéral avec les deux degrés. Bref les profanes s'y perdent car depuis la fin de la 2eme guerre mondiale, 2 catégories d'enseignants se côtoient toujours dans les clubs et ceci est un problème majeur ! Quelques anecdotes à propos de l'enseignement du tennis ? Dans son livre co-écrit avec Jacques Feuillet alors responsable de la formation à la FFLT, intitulé Apprendre le tennis et publié en 1952, Alfred Estrabeau, célèbre maître-professeur, déclare en conclusion : "NOUS NE PARLERONS PAS DAVANTAGE DU REVERS A 2 MAINS DES AUSTRALIENS. C'EST PEUT ÊTRE LE REVERS DE L'AVENIR ?"



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Dès 1920, Suzanne Lenglen explique dans son livre écrit en langue anglaise et publié à New York sous le titre "Lawn tennis for girls", que même si le grand champion britannique des décennies 1890 et 1900, R.F Doherty (1872-1910) ne changeait pas de prise entre le coup droit et le revers, ceci est propre aux qualités physique de cet homme et que son exemple ne peut être suivi par le commun des mortels : il vaut donc mieux changer de prise entre les deux coups sous peine de se retrouver en très grande difficulté côté revers et notamment pour les jeunes filles.


La description des prises qu'elle fait dans cet ouvrage est absolument claire et limpide !



Enfin, dans son livre Tennis, Henri parle aux jeunes, publié peu avant le début de la 2eme guerre mondiale, Henri Cochet déclare en préambule :

"Pour ceux qui n'ont jamais joué au tennis, je ne vous dis pas : faites ce que je vous dis, je vous indique seulement ce que je fais [..] pour bien jouer au tennis, la première chose à faire est de ne pas y jouer".

À travers cette déclaration, Cochet explique ni plus ni moins qu'il faut d'abord observer et si possible les meilleurs joueurs, avant de se lancer dans la bataille. Cochet a été le premier Moniteur National (entraîneur national), dès la fin de la guerre et il le restera de nombreuses décennies. Il sera également jury d'examen - peut-être est -ce e lui à l'origine de l'observation chère à la séance pédagogique ?

De condition modeste par rapport aux autres Mousquetaires (Lacoste, Borotra et Brugnon), Henri dont le père était le gardien du club de tennis de Lyon, a passé sa tendre enfance à observer les joueurs avant de pouvoir lui-même s'adonner à la pratique ! La publication du livre de Nicolas Stanajic est prévue pour Mai 2023 à la veille de Roland Garros comme un clin d’œil au 40ème anniversaire de la victoire de Noah (5 JUIN 1983, jour de son 12eme anniversaire !

 
 
 

1 commentaire


Tarek Benhabiles
01 avr. 2022

Bravo. I Can't wait to read the book.

Tarek.

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